Un état de l'art de la recherche sociologique par Gaëtan Brisepierre
LEROY MERLIN Source présente un état de l’art de la recherche sociologique sur la qualité de l’air intérieur des logements en France. Réalisé par Gaëtan Brisepierre, sociologue indépendant, cet état de l’art recense les recherches francophones en sciences humaines et sociales sur le sujet.
Un état de l’art sociologique
Cet état de l’art est la première étape d’un projet de recherche et d’expérimentation intitulé Les pratiques de gestion de la qualité de l’air intérieur : cultures habitantes et ressorts du changement. L’état de l’art a deux objectifs. Il vise à la fois à faire le point sur les connaissances déjà disponibles d’une part. Et à préparer la phase d’enquête-expérimentation du projet d’autre part. Pourquoi s’intéresser à la qualité de l’air intérieur ? Cette préoccupation a émergé lentement à partir du 19ème siècle. Et aujourd’hui, elle s’impose quand on estime que l’air intérieur serait 5 à 7 fois plus pollué que l’air extérieur. Alors que l’on passe entre 80 et 90 % de notre temps dans des espaces clos. L’habitat apparaît donc comme une menace pour la santé, alors que sa fonction première est au contraire de protéger l’homme et ses activités.
Une recherche plus large : la qualité de l’air intérieur du point de vue des habitants
Le projet Les pratiques de gestion de la qualité de l’air intérieur : cultures habitantes et ressorts du changement a démarré fin 2021. Il est financé par l’ADEME et Leroy Merlin Source. Il associe un sociologue et une ingénieure en qualité de l’air intérieur. Son ambition ? Approcher le sujet de la qualité de l’air du point de vue des habitants. Sa méthodologie : une enquête qualitative pour comprendre leurs représentations et leurs pratiques. Puis, dans un deuxième temps, son objectif est de mettre en place une expérimentation avec ces mêmes habitants. Le but : identifier les conditions et les processus de changement permettant une prise en charge du sujet de la qualité de l’air intérieur et une dynamique d’amélioration.
Les enseignements de la recherche habitat sur la qualité de l’air
Comment la population appréhende-t-elle cette notion ? L’analyse des représentations associées à la qualité de l’air intérieur laisse apparaître un rapport généralisé de déni ordinaire au problème qu’elle peut représenter. Elle révèle aussi le décalage entre savoir expert et connaissance profane. Le plus souvent, l’air intérieur n’est pas appréhendé sous l’angle sanitaire, mais bien davantage comme un élément de confort domestique. Globalement, les Français minimisent les risques sanitaires associés à l’air intérieur, même si la crise sanitaire du Covid-19 a mis le sujet sur le devant de la scène. L’état de l’art explore de nombreuses dimensions :
- Quelles sont les pratiques quotidiennes des Français en lien avec la qualité de l’air et leurs stratégies pour l’améliorer ?
- Qu’en est-il des bâtiments performants qui posent des questions spécifiques en matière de gestion de la qualité de l’air ?
- Quel bilan d’expériences tentant de mettre en mouvement les habitants pour améliorer la qualité de l’air chez eux ?
- Et enfin, quels points de vue des groupes professionnels concernés et quelles initiatives d’accompagnement des habitants ?